Pralines 38 [V2] by Brown Carter

Pralines 38 [V2] by Brown Carter

Auteur:Brown,Carter [Brown,Carter]
La langue: fra
Format: epub
Tags: polar
Éditeur: Gallimard
Publié: 2014-07-06T00:00:00+00:00


CHAPITRE VII

La maison de Vista Drive semble se prélasser rêveusement dans le soleil de l’après-midi. Anita Farley m’ouvre la porte et m’adresse une fugitive grimace qu’elle doit prendre pour un sourire. Elle porte une petite robe noire en jersey qui a quelque chose de l’uniforme. La gouvernante, je me rappelle ; maintenant le maître est à la maison, alors plus question de chemisette de coton et de blue jean.

— Madden est de retour ? je m’enquiers à voix basse.

Elle opine vivement, tout le corps tendu.

— Je ne lui parlerai pas de la visite que vous m’avez rendue la nuit dernière, mais je suis obligé de l’affranchir au sujet de la lettre de Thompson.

Ses yeux semblent soudain désertés de toute vie.

— D’accord, chuchote-t-elle. J’aurais dû me le rappeler, hein ? C’était idiot de ma part de faire confiance à un foutu flic !

— Vous voulez m’annoncer ?

— Il est dans la salle de séjour. Vous pouvez aller le trouver tout seul.

Elle pivote sur les talons et s’éclipse rapidement. J’entre dans le hall, referme la porte derrière moi et gagne la salle de séjour. Il est là, debout, le dos tourné, et regarde par la fenêtre. Un grand type, largement plus d’un mètre quatre-vingt et solidement charpenté.

— Monsieur Madden ? je demande poliment.

Il se retourne d’un bloc et je me rends compte que la solide carcasse se transforme rapidement en graisse. Ses épais cheveux grisonnants sont impeccablement coiffés et ses lunettes aux lourdes montures scintillent gaiement, accrochant la lumière. Le visage est lunaire, la bouche trop petite et serrée, le nez grand et charnu.

— Je suis Bruce Madden, m’informe-t-il d’une voix sonore.

— Lieutenant Wheeler, du bureau du shérif.

— Ah ? (Il esquisse un sourire affable.) L’infatigable enquêteur. Earl Russell m’a parlé de vous.

— Quand ça ?

— Je suis rentré aujourd’hui vers midi et il m’a appelé peu après. (Nouveau sourire dégoulinant d’aménité.) Je ne sais pas ce que vous lui avez fait, mais Earl paraît vous vouer une solide antipathie, lieutenant.

— J’étais absolument effondré quand il m’a parlé de sa femme. Mais à ce moment-là, son invitée est entrée, ce qui a tout gâché.

— Les exigences de la chair… Vous devriez apprendre à vous montrer plus tolérant, lieutenant.

— Earl Russell aussi.

Il s’ensuit un temps mort dans la conversation. Nous nous tenons un instant l’un devant l’autre, rivalisant de sourires aimables.

— Earl m’a mis au courant de l’affaire, laisse enfin tomber Madden après un visible effort pour rompre le silence. Je dois vous avouer que je ne comprends rien à tout ça.

— L’homme qui a abattu le détective privé, George Thompson, était manifestement un tueur à gages. Il s’appelait Joe Fennick.

— Je n’ai jamais entendu parler ni de l’un ni de l’autre.

— Russell vous a mis au courant de la lettre que Thompson a dictée peu avant sa mort ?

— Oui. Il m’en a parlé et je n’y comprends rien.

— Connaissez-vous un dénommé Hardesty ?

— Non, déclare-t-il, d’un ton catégorique.

— Thompson avait un dossier concernant Nesbitt, je reprends. (Puis je décide de donner une petite entorse à la vérité.



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